Quel revêtement intérieur pour un poêle ?

L’âtre d’une cheminée ou le foyer d’un poêle constitue l’un des éléments clés dans l’efficacité énergétique d’un appareil de chauffe, au bois notamment. Même si nous avons tendance à regarder en priorité la conception extérieure de ce dernier, il faut savoir que les concepteurs fabricants concentrent aujourd’hui énormément leurs efforts sur le cœur de l’appareil et sur les conduits, car ce sont des points clés pour améliorer toujours plus les performances énergétiques d’un tel chauffage.

De la simple chauffe à la performance

La performance d’un poêle ou d’une cheminée tient dans la capacité de l’appareil à restituer à l’espace, au volume, un maximum des calories issues de la combustion. Autrefois cela pouvait se résumer simplement à « un maximum de puissance pour restituer un maximum de chaleur », mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, sauf dans les logements anciens non rénovés ; en effet, la façon plus intelligente de vivre confortablement dans une ambiance thermique adaptée est d’abord de se protéger du froid et de l’humidité, donc de concevoir des habitats très bien isolés, ce qui résout l’essentiel des besoins en chauffage. La rénovation des logements anciens est donc indispensable aussi à cet effet.

Cela réalisé, la question de la puissance d’un appareil est totalement à revoir, ce qui n’est pas le plus simple, car dans l’esprit de beaucoup de personnes encore, plus l’appareil est puissant et mieux c’est. Difficile de se débarrasser de plusieurs siècles de pratiques ! Sauf que dans les habitats rendus énergétiquement performants actuels, la puissance devient facteur de surchauffe permanente et donc d’inconfort majeur ! Adapter l’exacte puissance d’un appareil de chauffage actuel à l’exact besoin d’un logement actuel ne peut donc s’estimer sérieusement que par des professionnels, seuls capables ensuite de vous désigner un choix possible de poêles ou cheminées dans une gamme précise de puissance, presque toujours bien plus basse que nous ne l’imaginerions. C’est que la performance de chauffe est devenue beaucoup plus importante que la puissance !

Repenser la conception même des foyers

Les simples maçonneries des cheminées d’antan, même très bien faites et recouvertes d’un enduit réfractaire, n’ont plus lieu d’être, car la conception des foyers n’est plus adaptée. Dans ces systèmes de chauffage, ouverts, une grosse part de l’énergie « partait “en fumée” » vers l’extérieur, et une autre part importante se diffusait dans le bâti. Sauf que ledit bâti ne restituait qu’une petite part de cette énergie absorbée une fois la flambée terminée, ce qui est bien différent des poêles de masse, procédé ancien et toujours très intéressant en zones froides, puisque ces derniers sont dans le volume à chauffer, et non dans le bâti !

Puisque les concepteurs de poêles et cheminées s’intéressent de très près à l’excellence des performances, ils conçoivent des appareils ou systèmes de chauffe qui, tout en ayant une puissance réduite, restituent ou diffusent le plus possible de calories. Il leur faut donc interdire toute déperdition dans les conduits et dans le bâti (d’où les plaques murales et de sol, si nécessaire). C’est là que la nature des matériaux utilisés et la conception même des foyers entrent en jeu, et qu’elles sont mises en adéquation avec les automatismes ou systèmes hautes technologies gérant les réglages d’arrivée d’air et les températures souhaitées. Il s’agit là de conceptions de haut niveau, complexes, imaginées par des ingénieurs aux disciplines pointues dans les “Bureau Recherche et Développement”, “Bureau Etude Recherche” et autre “Laboratoire d’Étude et Recherche” des grandes marques spécialistes des chauffages.

Des matériaux éprouvés, mais difficiles à utiliser

Aussi, pour l’utilisateur, il n’est plus essentiel de savoir vraiment de quoi est fait l’âtre de l’appareil à choisir, car la nature même des matériaux utilisés n’a de sens que dans la manière dont ils sont utilisés et pour des conceptions précises de foyer. Par exemple, la pierre ollaire, en réalité un groupe de roches naturelles qui possèdent des capacités calorifiques élevées (dont la stéatite, proche du talc), est formidable pour la conception des poêles de masse, et représente un véritable atout quand il faut allier faible consommation de bois et confort. Après le temps de flambée, elle restitue longuement la chaleur qu’elle accumule. C’est donc un excellent principe dans les climats les plus froids ou frais. Mais dans un habitat bien isolé, il est très compliqué de doser la quantité d’énergie à accumuler dans ce matériau, donc de doser aussi sa restitution sans entraîner une surchauffe ! Peu de marques sont expertes dans cette prouesse.

De même, la fonte est historiquement réputée pour être un matériau diffusant remarquablement la chaleur dans l’espace, de manière agréable et plutôt homogène. C’est vrai, mais dans la mesure où cette diffusion doit être contrôlée aujourd’hui pour atteindre un niveau exact de confort, de température, la seule donnée d’un foyer en fonte ne suffit pas, il faut que l’appareil lui-même soit très bien pensé pour gérer cette diffusion ! Ce qui est difficile (mais tout à fait possible !), et réservé à quelques autres marques spécialisées, expertes dans la fonte. On pourrait dire aussi qu’il en est à peu près de même avec la tôle d’acier, autre produit ancien et très bien maîtrisé par certaines marques.

De nouveaux matériaux adaptés aux gammes des meilleurs foyers

Ces matériaux “difficiles” à dompter ont naturellement poussé les chercheurs en chimie et physique des matériaux à imaginer d’autres solutions, plus adaptées aux nouveaux concepts et appareils de chauffage. Cela afin de permettre à des concepteurs fabricants de proposer d’autres solutions d’appareils de chauffage, répondant à des besoins différents, actuels, ou plus “fins”. Outre les nouvelles compositions de briques réfractaires, sont apparus aussi des céramiques (au sens large) aux compositions innovantes et spécifiquement adaptées au chauffage, alliées ou non à d’autres composants. Il peut s’agir, par exemple, de la vitrocéramique, ou de céramique alliée à des matériaux réfractaires, la chamotte par exemple.

Ces nouveaux foyers ont gagné leur place dans le podium des meilleurs, et offrent un recul d’usage suffisant pour savoir qu’ils sont fiables, durables et efficaces. Ce qu’il faut retenir, quels que soient les matériaux utilisés, c’est malgré tout que le plus important est de connaître les performances réelles des appareils et leur facilité d’usage, d’entretien et de contrôle, afin de disposer d’un chauffage efficace, très propre pour l’environnement et le plus économe possible. Le reste est moins essentiel, plus complexe à appréhender aujourd’hui, et relève plutôt de connaissances d’experts.

Laisser un message

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *