On parle déjà de la norme ECODESIGN 2022

Relativement au chauffage des habitats, sur les questions d’énergie et d’environnement, nous savons tous, à peu près, que les Réglementations Thermiques successives influent énormément sur la qualité de l’isolation thermique des maisons neuves, qui doit être élevée, et sur la part croissante des énergies renouvelables et de l’efficacité des appareils de chauffe, notamment. Alors que la RT2012 se termine bientôt, et va laisser place au 1er janvier 2021 à la RT2020, qui devient d’ailleurs Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), que savons-nous des normes ECODESIGN ?

RT et directives européennes… pour poser le contexte !

Peu de personnes le savent, les Règlementations Thermiques ne sont pas une initiative nationale française, mais des traductions en droit national de l’EPBD. Cette dernière, comme son nom anglais l’indique (Energy performance of buildings directive) est une directive européenne créée en 2002 dans le cadre du protocole de Kyoto ; elle fixe des seuils de consommation pour les bâtiments et impose des exigences croissantes au fil des ans, avec pour objectif la décarbonisation de l’énergie, pour une disparition totale d’ici 2050. L’EPBD vise clairement la décroissance des énergies fossiles génératrices de gaz à effet de serre, notamment de CO2, au profit d’énergies plus propres. Cette mesure européenne impose ainsi aux États membres la mise en place d’une stratégie de rénovation à long terme avec des seuils d’exigence croissants.

Le passage de la RT2012 à la RE2020 (RT2020), en France, fait donc suite à la révision récente de ladite directive européenne, en définissant du même coup les premiers contours de la future réglementation de 2030, des bâtiments à énergie positive (production d’énergies renouvelables supérieure ou égale à la consommation d’énergie primaire non-renouvelable). Ces réglementations sont des obligations dans les normes de construction des habitats neufs, avec des effets extrêmement mesurables et appréciables au niveau des dépenses énergétiques et des effets sur le climat. Mais leur intégration dans la rénovation des habitats anciens est de plus en plus pressante et notable, et commence à influer fortement dans les transactions immobilières, notamment en déterminant la valeur d’un bien ancien. En effet, le diagnostic de performance énergétique, ou DPE, est obligatoire pour la vente d’un bien. Il est l’application de la directive européenne de Performance Énergétique des Bâtiments (directive PEB qui accompagne la directive EPBD) qui a pour effet de créer un marché tiré par la demande en faveur de bâtiments présentant une efficacité énergétique élevée (de moins en moins d’acheteurs potentiels acceptent des habitats mal isolés, au chauffage coûteux et peu efficace).

La directive ECODESIGN, une suite logique aux précédentes

Si tout ce vocabulaire peut paraître complexe, il l’est d’ailleurs, ainsi résumé il permet de comprendre les liens qui définissent une logique globale européenne et nationale quant aux performances énergétiques croissantes de nos habitats, donc de nos appareils de chauffe. En effet, tous les acteurs qui entrent en jeu dans la construction et la rénovation des logements suivent de très près ces orientations et les normes qui en découlent afin de proposer les meilleures prestations possible. Plus ils devancent les réglementations à venir, plus ils offrent une véritable crédibilité sur leurs produits et services (lire encadré). Depuis 2015, il est interdit de vendre et d’installer des appareils de chauffage avec des performances énergétiques trop faibles. Cela découle de la directive européenne Ecodesign (ou écoconception), engagée depuis 2004 pour réglementer des dispositifs relatifs à l’énergie, et donc aux équipements qui l’utilisent, puis aux matériaux d’isolation et aux portes et fenêtres…

Nous avons tous vu apparaître les étiquetages concernant l’électroménager, une première conséquence. Puis sont venues les exigences relatives aux chaudières et équipements de préparation d’eau chaude sanitaire (ECS). Depuis janvier 2017 (chaudière au bois) et janvier 2018 (autres systèmes au bois : poêles et les inserts à bûches ou à granulés) les appareils de chauffe à la biomasse bois sont aussi concernés et étiquetés en conséquence. En effet, si le bois, pris comme énergie, comme combustible, est une excellente énergie renouvelable et à prix très accessible (récolté et séché dans de bonnes conditions), c’est sa combustion dans les appareils de chauffe qui peut engendrer des émissions polluantes. Mais le temps des appareils vétustes, polluants et peu efficaces est définitivement révolu ; ils sont remplacés dans les ventes en neuf par des produits conjuguant efficacité énergétique et utilisation raisonnée des ressources.

La réglementation Ecodesign 2022 apporte du nouveau

Les nouvelles obligations qui seront mises en application en 2022, et déjà présentes sur certains appareils de manière volontaire par divers fabricants, sont une belle cerise sur le gâteau puisqu’elles concernent encore plus la sécurité et les économies. La vente d’appareils à foyer ouvert (et de tout autre système obsolète) sera définitivement interdite, ce qui supprimera le risque d’appareils dangereux. De même, le marché ne proposera que des poêles à bois de très haute efficacité, avec des chambres de combustion non polluantes, donc plus respectueuses de l’environnement, et des verres (au niveau des portes et parois latérales), le cas échéant, encore plus propres et performants. Les rendements minimums de 75 % pour les bûches et 90 % pour les granulés seront largement dépassés par la plupart des marques. Tous les appareils consommeront, en moyenne, 40 % en moins de combustible bois, ce qui est considérable au niveau du porte-monnaie des ménages et de l’impact environnemental direct. Quant aux émissions polluantes de monoxyde de carbone (CO), de particules fines (PM), de composés organiques gazeux (COG) et d’oxydes d’azote (NOx), elles seront véritablement à minima ! Alors… tous aux étiquettes de classement des appareils, elles aussi plus lisibles et comparables !

Pour acheter un appareil de chauffe, soyez le plus possible à l’avant-garde ! Trop peu de personnes encore comprennent l’intérêt de ne s’intéresser qu’aux appareils de chauffe les plus récents dans le cadre de leur projet. Pourtant, en seulement quelques années d’écart, les différences qualitatives desdits appareils changent du tout au tout, en faisant écho aux normes qui, régulièrement tous les 5 à 8 ans, amplifient très notablement les exigences de performances, de propreté et d’économies. Toutes les bonnes marques ont intérêt à faire valoir le plus tôt possible leurs innovations qui vont en ce sens. En effet, l’acquisition d’un bon appareil de chauffe est un investissement que l’on réalise pour de nombreuses années, surtout en chauffage principal. Il est donc appréciable de profiter du meilleur dès qu’il apparaît, même si, à l’achat, la différence de prix avec un modèle plus classique ou « ancien » peut sembler notable. En réalité, sur le terme, c’est plutôt l’inverse : moins de dépenses de combustibles, moins d’entretien-réparation, etc. La bonne nouvelle, c’est que désormais le rythme des nouvelles normes va s’infléchir, car les objectifs vont être atteints avec des appareils « au top » de ces objectifs. Donc, en s’équipant d’un système de chauffe répondant aux futures obligations, ce sont au moins dix à quinze années de tranquillité assurée, avec un vrai confort et de notables économies.

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