Comprendre où sont les atouts du combustible bois

Alors que notre pays cherche peu à peu à s’orienter à la fois vers des énergies moins polluantes, vers des habitats et des véhicules moins énergivores et vers des appareils capables d’utiliser plus efficacement cette énergie, il est évident que chaque acteur de la filière tend à défendre les atouts des combustibles qu’il utilise. C’est vrai pour le chauffage, évidemment, et donc pour les différentes sources d’énergie possibles.

Pour le consommateur, l’utilisateur, il est donc souvent difficile de savoir vers quoi s’orienter, compte tenu des compétitions en jeu entre les diverses énergies. Gaz, électricité, géothermie, fioul, bois ? En réalité, la question ne se pose pas ainsi, surtout que sous ces termes génériques se cachent des produits d’origines, de qualité et d’efficacité différentes. Peut-on comparer l’électricité solaire à celle issue du nucléaire ? Le biogaz à celui des gisements fossiles ? Etc. Notons aussi que le chauffage au fioul est maintenant en voie d’abandon. Dans ce contexte, en quoi le chauffage au bois peut-il avoir de réels atouts ? Quelles sont ces contraintes ?

L’énergie actuellement la plus disponible et la moins coûteuse

Le bois est une ressource abondante en France, avec des essences forestières très qualitatives à fin de chauffage, comme nous le précisons dans l’article Un arbre, un bois, du chauffage. Il y a une longue et riche histoire autour du bois dans notre pays, avec des peuplements bien gérés, une filière très organisée qui fait vivre de nombreux emplois et qui contribue à une certaine stabilité de nos espaces naturels forestiers. Notons que la forêt privée est tenue à des règles de gestion qualitative, contrôlées, comme le sont aussi les forêts publiques. Chaque peuplement exploité pour produire du bois de chauffage se reconstitue en 10 à 20 ans en moyenne, parfois moins, et la ressource est telle qu’il n’y a pas de pénurie possible. Les deux conséquences immédiates de cette situation sont :

  • Une extrême fiabilité et stabilité dans le temps de la ressource, donc des prix, incomparable avec d’autres énergies comme l’électricité et le gaz propane. Le mode de chauffage au bois est le plus économique et au prix le plus stable ; c’est incontestable.
  • Une disponibilité unique puisqu’il s’agit d’une ressource énergétique de proximité, indépendante de toute considération géopolitique internationale et ne nécessitant pas de transports à travers mers et continents.

Il est très important de noter aussi que la combustion du bois, lors du chauffage, ne libère dans l’atmosphère que le carbone stocké progressivement par les arbres au cours de leur croissance. Libération qui se ferait sinon à la mort de l’arbre, lors de sa décomposition.

S’il est donc facile d’affirmer que le bois est une énergie naturelle, actuellement la plus disponible et la moins coûteuse de manière générale, il reste :

  • à faire la part entre les différents types de combustibles bois,
  • et à le considérer ensuite chez l’utilisateur pour confirmer ou nuancer cette réalité.

Se chauffer au bois ? Quel bois ?

Toujours en raisonnant de manière générale, les trois types de combustibles bois ne se placent pas à égalité, car ils ne suivent pas les mêmes parcours et procédés avant commercialisation.

  • Le bois déchiqueté, ou plaquettes de bois : solution combustible la plus économique de toute, évidemment comparée à valeur égale en kWh produit. Le déchiquetage du bois est l’opération la plus directe possible, qui se fait directement sur la parcelle exploitée, avec des machines déchiqueteuses qui propulsent les plaquettes dans des bennes, transportées ensuite. Une part provient aussi du recyclage des déchets de production des scieries. Le séchage du bois une fois broyé est nécessaire afin d’optimiser sa combustion et se réalise souvent à l’abri sous un hangar.
  • Les bûches de bois : comme pour le bois déchiqueté, ce type de produit ne nécessite aucune transformation et peu d’intervention/manipulation. D’où un coût très bas et stable, à peu près égal aux plaquettes. Toutefois, des bûches de qualité doivent être calibrées (20, 30, 40 ou 50 cm de long), fendues en quartiers à peu près égaux, et longuement séchées (naturellement) ou non (séchage forcé en machine) avant usage. À noter que les bûches de bois compressé sont à rapprocher des produits suivants.
  • Les granulés de bois ou pellets : leur fabrication et leur distribution nécessitent un traitement plus industriel. L’argument, juste, affirmant qu’ils proviennent essentiellement du recyclage des déchets de production des scieries a permis jusque-là d’avoir un combustible à coût très sage, à peine plus élevé que celui des produits précédents. Mais le succès croissant de ce produit peut faire varier ce constat dans les années à venir, car la ressource en déchets de scieries et menuiseries ne suffit déjà plus à satisfaire le besoin, ce qui va imposer peu à peu la nécessité de produire du bois spécifiquement pour fabriquer des granulés à coût moins avantageux.

Les critères à considérer pour se chauffer au bois

Une fois toutes ces réalités de filière établies, il faut les confronter à celles des usagers, en fonction de divers critères.

La proximité de la ressource : Somme, Manche ou Vendée, par exemple, ont une disponibilité locale en bois de chauffage très inférieure à celle de Haute-Marne ou Dordogne. Malgré tout, pour les secteurs les moins favorisés, les ressources ne sont pas éloignées de plus de 120 km.

Ville, périurbain ou campagne : vivre dans un appartement ou une maison de ville ne permet pas de pouvoir se faire livrer facilement du bois et encore moins de le stocker, quelle que soit la forme du produit. Et l’acheter en petites quantités successives est bien plus onéreux.

Le bois déchiqueté n’est adapté qu’aux chaudières, avec silos spécifiques. Les granulés conviennent aussi aux chaudières avec silo, ainsi qu’aux poêles et foyers avec réservoir (plus de manutention avec les granulés en sacs). Les bûches nécessitent le plus de manutention. Les trois imposent un espace de stockage dédié avec accès livraison aisé. Les appareils de chauffe doivent être de haute qualité et spécifiques au type de combustible, mais tous peuvent toutefois être programmables et gérables à distance, même si c’est plus rare pour les bûches… sauf que ces dernières sont les seules à offrir ce beau spectacle du feu traditionnel qui fait tant rêver.

Par contre, les critères de « propreté » à l’usage de chacun de ces combustibles restent du domaine de la considération individuelle et ne sont donc pas intégrés ici.

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